Encore une journée où lire les nouvelles dans les médias est une épreuve loin d’être réjouissante. On pourrait croire que depuis le temps je serai blasée mais force est de constater que non. Non, Nope, Nein.
Je suis contrariée. Contrariée par les sorties de Darmanin, contrariée face aux « excuses » de Roméo Elvis, contrariée par Polanski, contrariée par les violences policières, contrariée par la crise sanitaire et surtout contrariée par l’accumulation de toutes ces joyeusetés ces derniers temps qui m’ont à nouveau plongée dans un profond désespoir face à ce sentiment d’impuissance. Cette impression qu’à mon petit niveau, je ne peux pas faire grand chose à part taper du pied dans mon coin.
Et puis je me suis souvenue…
Quand on se sent étouffé par le stress, le cœur en miette devant les injustices liées aux classes, aux genres, aux races (pour reprendre Angela Davis), quand on se sent salement impuissants face aux atrocités de la vie en réalité alors, parfois, seule la colère est salvatrice. Une colère qui libère, un souffle puissant qui insuffle courage et espoir. Ce souffle, Juliette Arnaud nous disait il y a trois ans dans une chronique de France Inter qu’elle le trouvait dans son grimoire magique King Kong Théorie de Despentes. Chronique assez géniale par ailleurs (voir ci-dessous!)
King Kong Théorie. Je me souviens la première fois que je l’ai lu. C’était physique, intense, tellement que j’ai dû faire des pauses pour comprendre ce qui m’arrivait. Jamais un livre ne m’avait fait un tel effet, viscéralement, et m’avait plongée dans un tel état de confusion. Mon cœur se serrait, mes yeux brillaient de reconnaissance et de gratitude. Enfin ! Enfin une meuf qui en parlait, qui comprenait et qui me donnait ce dont je ne savais même pas que je manquais. Despentes, cette queen de l’extrême m’a sortie de cet état mortifère qui oscillait péniblement entre indifférence et mélancolie et m’a fait découvrir avec la colère. Et une colère légitime qui m’a crié : bats-toi, relèves-toi et fais quelque chose de ta vie !
La première chose utile à faire m’a semblé être de lire des bouquins de meufs qui m’aideraient à déconstruire les injonctions auxquelles je n’avais jamais réellement pensé jusque-là mais dont pourtant je sentais confusément, qu’elles étaient profondément injuste. Et je me dis que c’est ça La colère. La colère libère des entraves. La colère, si on en fait quelque chose, apporte la liberté.
Dans cette optique voilà quelques livres en vrac qui m’ont happée, enthousiasmée et profondément changée ( mais oui c’est fun le féminisme !) : King Kong Théorie de Despentes, Sorcières de Mona Chollet, Une chambre à soi de Virginia Woolf, Ma vie sur la route de Gloria Steinem, Le pouvoir de Naomi Alderman, Circé de Madeline Miller, les Simone de Beauvoir, les Angela Davis, Culottées de Pénélope Bagieu, Je sais pourquoi l’oiseau chante en cage de Maya Angelou, La servante écarlate de Margaret Atwood, les poèmes de Rupi Kaur… La liste est infinie !
Inutile de dire que tous les livres des autrices citées précédemment sont à lire ! Go girls, lisez et mettez vous en colère et Go guys réalisez que vous êtes perdants aussi face aux injonctions du patriarcat !

ET MAINTENANT… ON SE LEVE ET ON SE CASSE !